— Tu veux qu'on aille manger un truc? J'ai trouvé un snack pas loin.
Encore une fois elle acquiesça sans vraiment laisser le temps à l'information d'atteindre son cerveau. Elle était bien trop préoccupée par ces nouvelles idées, par ce nouveau sentiment qui s'apparentait à de l'affection pour un être qu'elle n'osait même pas encore nommer. Yeonjun avait pris sa main dans la sienne menant la marche , elle n'avait pas penser à le repousser alors qu'en vu de leur relation ce geste était plus que surprenant. Jusqu'à lors , les deux ne s'échangeaient que des âneries de temps à autre, Maïmouna avait même commencé à se faire a l'idée que les deux n'auraient jamais la relation qu'elle espérait . De son côté, Yeonjun mourrait d'envie de lui demander ce qui avait bien se passer dans cette pièce. La question lui brûlait les lèvres , mais il savait que lui redemander ne ferait que l'éloigner de réelle réponse .
— On est bientôt arrivé.
Toujours pas un mot , son mutisme l'inquiétait. Mais pas pour les bonnes raisons, sa seule inquiétude était de savoir si Maïmouna comptait revenir sur son choix initial. Il ne comprenait pas vraiment l'utilité de ces rendez-vous, dans sa tête, le choix était déjà évident, il fallait juste se débarrasser de ce problème le plus vite possible. Il ne voulait même pas envisager une autre possibilité car cela relevait de la folie pour lui. C'était une manière de penser des plus insensible et il en avait amplement conscience.
Il avait conscience qu'il ne serait pas celui qui vivrait la procédure, qui semblait laisser dans de nombreux cas des séquelles assez conséquentes sur la santé mentale des patients. Mais il pensait qu'avant tout que se rajouter une charge était la dernière chose à faire.
Son anxiété grandissant au rythme de ses pas, le jeune homme ne pu se résoudre a continuer son chemin. Il s'arrêta abruptement et lâcha la main de Maïmouna avant de lui faire face.
— Bon, tu peux me dire ce qu'il se passe?
Il n'avait pas voulu le dire aussi sèchement et il pu voir à sa réaction qu'elle aussi ne s'y attendait pas. D'abord confuse Maïmouna tenta de lui répéter une énième fois qu'il n'y avait rien , mais avant même qu'elle ne puisse le faire , il enchaîna.
— Depuis que t'es sorti de ta séance t'es muette, il s'est passé quelque chose?
— J'suis juste en train de penser y'a rien. On y va?
Elle tenta de reprendre le chemin mais il l'a retint.
— Me dis pas que y'a rien alors que c'est clairement pas le cas , j'suis pas aveugle.
Elle souffla, déjà agacé par la discussion.
— Y'a vraiment rien, j'ai plus le droit de penser maintenant ?
— Ok, tant que tu penses pas à garder ce machin tu peux penser autant que tu veux.
C'était desormais lui qui tenta d'avancer mais qui se fut retenir.
— Ça veux dire quoi ça ?
— J'pense que ma phrase est assez claire.
— Donc si j'ai bien compris , si l'idée de le garder me traver-
— N'y pense même pas.
Les bras ballants Maïmouna le fixait choquée, il l'avait dit avec une telle facilité qu'elle ne savait pas vraiment comment réagir. Oui, sa première option avait été de s'en débarrasser, mais l'entendre de la part de Yeonjun lui avait fait comme de la peine.
— Tu l'a dit toi même, t'es pas prête et je le suis pas non plus donc pourquoi perdre du temps ?
— Je sais pas Yeonjun peut-être parce qu'on parle d'un putain d'avortement ,une procédure qui va complètement me changer , mais vas-y je sais même pas à quoi je m'attendais venant de toi.
Se rendant enfin compte de sa bêtise, il tenta de prendre sa main dans la sienne , un échec. Maïmouna fit un pas en arrière, voulant à tout pris mettre une distance entre eux.
— J'suis désolé , c'est pas ce que j'voulais dire .
— Si si, c'est exactement ce que tu voulais dire , t'es pas à ma place donc bien sûr que pour toi la solution est évidente .
— J'suis désolé-
— Tu sais quoi ? C'est bon , j'vais rentrer finalement.
Yeonjun ne tenta pas de la retenir , la regardant simplement s'en aller jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision.
—
Soobin le fixait la bouche grand ouverte, un mélange de déception et de choc l'avait poussé à expiré tout l'air présent dans ses poumons. Il en remettrait presque toutes leur années d'amitié en question.
— Merdé? Non , t'a pas juste merdé. J'ai l'impression que tu te rends pas compte de ta situation et encore moins de la sienne . On parle d'un avortement, pas de la mort de ton tamagochi.
Yeonjun lui aurait bien répondu que cela était tout aussi grave , mais il préféra ne pas aggraver sa situation.
— Purée si elle te parle plus ça sera tellement compréhensible, t'es vraiment bête.
— Je sais.
——
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